CANADA : Imperial Tobacco attaque le gouvernement.

CANADA : Imperial Tobacco attaque le gouvernement.

Imperial Tobacco Canada traîne le gouvernement du Nouveau-Brunswick devant les tribunaux. Le contraire aurait été surprenant et montre que cette entreprise prend les grands moyens pour défendre ses intérêts au détriment de la santé publique.

Il y a un peu moins d’un an, le gouvernement provincial a présenté un projet de loi qui visait à réduire le tabagisme chez les jeunes. La vente de cigarettes électroniques et d’accessoires aux jeunes âgés de moins de 19 ans a été prohibée. Les personnes d’âge mineur n’ont désormais plus le droit de fréquenter les cafés de vapotage.

Imperial_Tobacco_Canada_Ltd_d5cbf_250x250Fredericton a aussi banni les cigarettes aromatisées sur son territoire, une autre mesure qui vise à tenir nos adolescents loin du tabac. Le ministre de la Santé, Victor Boudreau, avait trouvé les bons mots pour justifier la nouvelle législation: «Des cigarettes qui goûtent la barbe à papa ou le chocolat, c’est clair que ça vise les jeunes».

En effet, la stratégie des cigarettiers est limpide. L’industrie souhaite aller chercher une nouvelle clientèle qui développera une dépendance à ces saveurs et qui achètera des produits du tabac pendant longtemps. Il faut dire que l’étau se resserre sur les Imperial Tobacco de ce monde, du moins dans les pays industrialisés. Au Canada, ces entreprises n’ont plus le droit depuis longtemps de faire de la publicité.

Au Nouveau-Brunswick, les paquets de cigarettes ne peuvent plus être mis en évidence dans les magasins. Ils doivent être cachés sous un comptoir, dans une armoire, derrière un rideau ou peu importe, l’important étant qu’on ne les voit plus au premier coup d’oeil en rentrant dans le dépanneur. Il est aussi interdit de fumer dans la majorité des lieux publics. L’industrie fait preuve de beaucoup d’imagination afin de pouvoir continuer de vendre ses produits cancérigènes. L’une des stratégies adoptées est la production de nouvelles cigarettes plus attrayantes. Mais les gouvernements gardent l’oeil ouvert.

En 2014, le Parlement européen a annoncé que les cigarettes et le tabac aromatisés seront interdits, avec un délai supplémentaire pour les cigarettes au menthol. Plus près de nous, la Nouvelle-Écosse et le Québec ont aussi décidé d’agir. Dans ces deux derniers cas, Imperial Tobacco a contesté les nouvelles lois devant les tribunaux. Il était donc logique qu’elle fasse de même avec le Nouveau-Brunswick.

Imperial a le droit d’agir ainsi. Nous vivons dans une société de droit. Si une entreprise croit qu’un gouvernement adopte des lois abusives, elle peut faire appel aux tribunaux. Dans une dépêche de La Presse Canadienne publiée la semaine dernière, Imperial Tobacco se permet toutefois de nous faire… la morale.

L’entreprise explique qu’interdire les cigarettes au menthol n’éliminera pas ces produits du Nouveau-Brunswick puisque les consommateurs qui les recherchent se tourneront vers le marché noir. Elle explique qu’une «réglementation excessive» ne brunswickpermettra pas au gouvernement d’atteindre ses objectifs, et que ce serait même «contreproductif en pratique».

Nos remerciements aux multinationales qui s’inquiètent de l’efficacité des lois adoptées à l’Assemblée législative. Mais s’il y a bien une industrie dont nous pouvons nous passer des conseils, c’est bien celle du tabac. Nous parlons après tout d’entreprises qui engrangent chaque année des dizaines de milliards de dollars de profits en vendant un produit hautement addictif et qui est l’une des principales causes du cancer du poumon.

Et il faudrait écouter les conseils de ces gens qui, après voir nié pendant des décennies le lien entre la cigarette et le cancer, affirment désormais être en faveur d’une «législation responsable» ? En fait, avec tout ce qu’on connaît des méfaits du tabac, il faudrait logiquement interdire purement et simplement la vente de cigarettes partout au Canada. Évidemment, ça n’arrivera pas. D’abord, l’expérience de la prohibition (interdiction de la vente d’alcool dans les années 1920) a démontré qu’une telle loi serait difficilement applicable.

De plus, les produits du tabac sont lourdement taxés. Les gouvernements ne peuvent plus se priver de cette vache à lait. D’ailleurs, dans son dernier budget, le gouvernement Gallant a encore augmenté les taxes en question. La meilleure solution reste de limiter la visibilité de cette industrie et de l’empêcher de séduire sa clientèle du futur, c’est-à-dire nos jeunes. La réaction brutale d’Imperial Tobacco montre bien l’importance qu’elle accorde à cet enjeu.

Nous invitons le gouvernement du Nouveau-Brunswick à ne pas se laisser intimider et à défendre vigoureusement nos lois. Ce n’est pas à un vendeur de cigarettes, même s’il s’agit d’une multinationale, de dicter nos choix en matière de santé publique.

Source : Acadienouvelle.com

 

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A propos de l'auteur

Rédacteur en chef de Vapoteurs.net, le site de référence sur l'actualité de la vape. Engagé dans le monde de la vape depuis 2014, je travaille chaque jour pour que tous les vapoteurs et les fumeurs soient informés.