Face au risque terroriste, certains lycées autorisent la cigarette dans la cour. Les associations anti-tabac dénoncent ce non-respect de la loi Evin.
La pneumologue Corinne Depagne a porté plainte contre le lycée Saint-Exupéry de Lyon (Rhône) pour non-respect de la loi Evin. En effet, état d’urgence et risques d’attentats obligent, les élèves de l’établissement ont été autorisés par leur proviseur à fumer dans la cour plutôt que de créer un attroupement sur le trottoir.
Une seconde plainte vise également le rectorat, tandis que trois autres lycées franciliens feront bientôt l’objet d’un recours devant le tribunal administratif, lancé par Droits des non-fumeurs, une association de protection contre le tabagisme. Car le phénomène se répand. L’autorisation du tabac dans l’enceinte des lycées aurait ainsi été accordée par plus de la moitié des établissements scolaires du pays, d’après Alliance contre le tabac.
Des zones fumeurs au sein des lycées ?
Citée par RTL, Corinne Depagne dénonce l’absurdité de la situation : « On empêche nos enfants de se faire tuer devant les lycées et on les laisse se faire tuer à petit feu à l’intérieur ? C’est impossible. » Le ministère de la Santé a de son côté fait savoir aux responsables d’établissements scolaires qu’ils s’exposaient à des sanctions en laissant leurs élèves fumer dans la cour.
Mais les proviseurs, eux, estiment qu’il est de leur devoir de protéger les lycéens dont ils ont la responsabilité. La solution pourrait venir de zones fumeurs au sein des lycées pendant l’état d’urgence, déjà proposées par le Syndicat national des personnels de direction de l’Education nationale (SNPDEN). Les ministères de l’Education nationale et de l’Intérieur avaient cependant annoncé envisager des sanctions contre les écoles souhaitant mettre en place de telles zones.
sous : Ouest-france.fr
