MOI(S) SANS TABAC : Sans la e-cigarette, c’est un bilan mitigé.

MOI(S) SANS TABAC : Sans la e-cigarette, c’est un bilan mitigé.

Le « Moi(s) sans tabac » s’est achevé le premier décembre dernier. Cette initiative visait à tenter d’accompagner les fumeurs désireux d’arrêter pendant au moins 30 jours. Si le bilan participatif est plutôt positif pour cette première édition, le bilan qualitatif est, lui, plus mitigé. En cause : l’absence des produits sans combustion comme la cigarette électronique, mis de côté par l’opération gouvernementale.


Un succès de communication


Le moi(s) sans tabac est une nouvelle initiative mise en place par la ministre de la Santé, Marisol Touraine, visant à aider les fumeurs désireux d’arrêter la cigarette. Après un mois d’action étatique, et des dépenses publiques de 10 millions d’euros, l’heure est aujourd’hui au bilan.

Selon le ministère en charge de la santé, ce « défi de santé publique est une réussite ». L’initiative a ainsi réussi à mobiliser pas moins 180 155 participants. Par ailleurs, plus de 620 000 kits d’aide à l’arrêt du tabac ont été distribués. Ces derniers, mis à disposition dans les pharmacies ou en ligne, contiennent une brochure de préparation, un agenda de 30 jours avec des conseils quotidiens et un disque pour calculer les économies réalisées, en fonction de sa consommation.

L’opération a finalement permis une augmentation de l’intérêt porté à la prévention classique déployée par le Gouvernement. Ainsi, le nombre de visiteurs du site internet tabac-info-service.fr, principale source de sensibilisation au sevrage tabagique, a été multiplié par 4 et la ligne téléphonique de Tabac Info service a reçu plus de 15 000 appels sur la période du moi(s) sans tabac. En outre, plus de 72 000 fumeurs se sont inscrits sur l’application de ce service.


L’absence décriée de la cigarette électronique


Cependant, si le taux de participation paraît positif, cette première du moi(s) sans tabac a également laissé beaucoup d’espace pour des améliorations qualitatives lors des versions futures. On pouvait par exemple déplorer le manque de disponibilité des kits, et des conseils parfois loufoques, comme l’astuce du verre d’eau ou de la paille (le kit conseillait aux fumeurs ayant du mal à se défaire de la gestuelle du tabagisme de souffler dans une paille). Plus généralement, c’est l’exclusion des produits du tabac sans combustion qui a été le plus souvent pointée du doigt. Les experts ont regretté que l’e-cigarette et autres inhalateurs de tabac sans combustion n’aient pas été intégrés.

Rappelons que pour les véritables « accros » à la cigarette, arrêter de fumer du premier coup est très difficile. Selon les statistiques publiées par des chercheurs américains et britanniques, moins de 5 % de la population réussirait à bannir le tabac à la première tentative. Dans cette optique, l’e-cigarette et autres produits sans combustion constituent un moyen très adapté de transition avant un sevrage total – qui permet d’écarter les risques de rechute.

S’il est délicat d’affirmer qu’elle ne présente aucun risque, la cigarette électronique permet toutefois une réduction sensible des conséquences néfastes sur la santé. De fait, la réduction du risque de maladies liées à la cigarette serait de l’ordre de 95 % d’après les recherches de l’organisme anglais Public Health England.


L’Etat peine à reconnaître l’efficacité des produits sans combustion


Le premier congrès scientifique sur les e-cigarettes a eu lieu à La Rochelle le 1er décembre dernier, dans le sillage du moi(s) sans tabac. Des professionnels de quatorze nationalités différentes y ont fait le point sur les dernières avancées de la recherche dans le domaine, en partageant les données qu’ils avaient collectées. Le bilan établi est très encourageant, d’après le Figaro et l’implication de la nicotine dans la survenue de cancer a une nouvelle fois été écartée.

Dernièrement l’état français a légèrement changé sa position sur la cigarette électronique. Il la soutient désormais du bout des lèvres. Ainsi, Tabac Info Service reconnaît que « d’après les derniers travaux du Haut conseil de la santé publique, la cigarette électronique peut constituer une aide ». Pour autant, elle est la grande oubliée de ce moi(s) sans tabac. Et cela, alors même que le pays qui est à l’initiative de la mesure le Royaume-Uni- a choisi de lui accorder une place prépondérante. Le moi(s) sans tabac n’est en effet pas une innovation française. Il a été inspiré par une initiative outre-Manche : le « Stoptober », mis en œuvre depuis quelques années au Royaume-Uni et conseillant depuis le départ l’utilisation de produits sans combustion. Le choix de la ministre de la Santé d’écarter tous le secteur a été en France vivement critiqué par nombre d’experts. Reste à espérer que les prochaines éditions seront plus incluantes, et ainsi probablement plus efficaces.

Source : blogs.mediapart.fr

 

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A propos de l'auteur

Rédacteur en chef de Vapoteurs.net, le site de référence sur l'actualité de la vape. Engagé dans le monde de la vape depuis 2014, je travaille chaque jour pour que tous les vapoteurs et les fumeurs soient informés.