Addiction et vape : les risques sous-estimés d’une consommation banalisée
Alors que la cigarette électronique est souvent perçue comme un outil de sevrage tabagique ou une alternative plus saine, les données scientifiques récentes soulignent des effets sanitaires encore largement méconnus, en particulier en Europe où les règles de commercialisation restent hétérogènes.
Une addiction au moins aussi forte que le tabac
La présence de sels de nicotine dans de nombreux e-liquides, notamment ceux destinés aux dispositifs jetables, permet une absorption très rapide de la nicotine. Ce mode d’administration entraîne une dépendance rapide, comparable voire supérieure à celle des cigarettes classiques, notamment chez les primo-utilisateurs jeunes.
Des effets cardiovasculaires et neurologiques documentés
Des études réalisées en Allemagne, au Royaume-Uni et en Espagne mettent en évidence une augmentation de la pression artérielle, du rythme cardiaque et des marqueurs de stress oxydatif chez les vapoteurs exclusifs. Certaines données suggèrent aussi des modifications de la connectivité cérébrale chez les adolescents et jeunes adultes vapoteurs quotidiens.
Un impact sur la santé mentale
Le lien entre consommation de nicotine et troubles anxieux ou dépressifs est également documenté. Si la vape est parfois utilisée pour gérer le stress ou l’anxiété, elle peut aussi renforcer ces troubles via des effets de sevrage fréquents et mal compris.
Une méconnaissance persistante des dangers
La variété des dispositifs disponibles, l’absence d’étiquetage harmonisé sur les taux de nicotine réels, ainsi que le marketing non réglementé sur les réseaux sociaux contribuent à entretenir une perception erronée de l’innocuité de la vape.
Face à cette situation, plusieurs sociétés savantes européennes appellent à renforcer les campagnes d’information, à harmoniser les règles de concentration en nicotine, et à surveiller activement les effets à moyen et long terme de la consommation régulière de produits de vapotage.